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Nicolas Dupont-Aignan, candidat à la présidentielle, en désaccord total avec Nicolas Sarkozy sur des questions de fond comme l’Europe ou la politique économique, a claqué la porte de l’UMP.Auparavant, il avait refusé de participer aux trois forums pré-électoraux de l’UMP qualifiée de «mascarade ».
 
 Sa décision de quitter l’UMP, apparaît comme l’aboutissement logique d’une série de prises de position en décalage complet avec la ligne de l’UMP, pensant que «les solutions aux problèmes des Français proposées par Nicolas Sarkozy n’étaient pas les bonnes solutions, comme d’ailleurs celles de Ségolène Royal».

Partisan du Non au référendum sur la Constitution européenne, quand l’UMP et le PS militaient pour le Oui, il accuse le candidat, toujours Ministre de l’intérieur, de vouloir "faire revoter une Constitution par le Parlement dans le dos du peuple après 2007".

Concernant la politique étrangère de Nicolas Sarkozy, "Il est allé se prosterner devant George W. Bush", assure-t-il.
Son projet économique et social ? : "du libéralisme échevelé", s’emporte-t-il.

Signataire du pacte écologique de Nicolas Hulot, et par ailleurs fermement opposé à la privatisation de GDF -"profondément contraire à l’intérêt de la France"-, il est partisan de "la création d’un groupe public EDF/GDF".

Il annonce enfin qu’il n’appellera en aucun cas à voter pour le Président de l’UMP, si toutefois celui-ci se qualifie pour le second tour de l’élection présidentielle.

Des critiques virulentes donc à l’égard de Nicolas Sarkozy, qu’on aimerait plus souvent entendre chez Ségolène Royal…

En difficulté pour recueillir les 500 parrainages nécessaires à son entrée officielle dans la compétition présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan a fort à faire pour soulever la chape de plomb qui repose sur le paysage audiovisuel français.
La chaîne TF1, dont on ne rappellera jamais assez que l’actionnaire est un proche de Nicolas Sarkozy, ne l’a toujours pas sollicité pour participer à l’une des émissions grand public qui auront lieu dans le cadre de la campagne présidentielle. Cette mise au ban du candidat gaulliste et républicain, qui suscite l’indignation bien au-delà du cercle des militants de Debout la République, l’a décidé, lui aussi, à adresser une lettre aux responsables de cette chaîne…

«Pourquoi je quitte l'UMP» Entretien exclusif de Nicolas Dupont-Aignan  
Vous venez d’annoncer que vous quittiez l’UMP pour vous présenter à l’élection présidentielle. Pour quelles raisons ?
D’abord parce que le parti développe un projet européen qui vise à faire revoter la constitution européenne rejetée par les Français. Jean Pierre Chevènement, à gauche, a abandonné. Michèle Alliot-Marie à droite, qui pouvait porter les valeurs gaullistes a préféré se rallier à Sarkozy. Il est donc de mon devoir, plus que jamais, d’être candidat pour faire respecter le vote des Français contre la Constitution européenne et pour proposer aux Français un projet républicain et social.  
Vous êtes membre de l’UMP depuis sa création. Etait-ce un choix difficile de quitter ce parti ?
Je me sens serein car je suis cohérent. A partir du moment où je suis candidat à la présidentielle, j’estime que je dois être libre de toute attache partisane. Il est de plus en plus difficile de s’exprimer au sein de l’UMP. L’élection présidentielle dans l’esprit gaulliste, ce n’est pas l’affaire d’un parti. Nicolas Sarkozy est en train de confondre élection présidentielle et élection à la présidence de l’UMP. On peut cadenasser cette dernière mais on ne peut pas interdire aux Français de penser et de voter pour le candidat de leur choix.

Vous ne craignez pas qu’on vous accuse d’être l’homme de la division à droite, le responsable d’un 21 avril inversé ?
Ce raisonnement implique qu’il faudrait interdire — à l’exception de Ségolène Royal et de Nicolas Sarkozy — à toute personne de se présenter. Croyez-vous pour autant que cela empêcherait Jean-Marie Le Pen d’être au second tour ? On évitera au contraire un 21 avril en permettant aux Français de voter pour des candidats différents, mais sérieux, du couple PS-UMP. Si, aujourd’hui, tant de Français votent aux extrêmes, c’est parce qu’ils ne trouvent pas l’offre politique satisfaisante.  
Après la présidentielle, il y a des élections législatives. Imaginez-vous que l’UMP vous mette un candidat dans votre circonscription ?
J’assume mon choix et ce sera aux électeurs de ma circonscription de trancher.  
Vous pensez trouver un espace politique entre Villiers et Sarkozy ?
Philippe de Villiers a choisi de copier Jean-Marie Le Pen et je ne partage pas ce choix tactique car je crois au contraire que les Français attendent un vrai rassemblement au-delà du clivage droite gauche sur une certaine idée de la France et sur sa capacité à résoudre enfin des problèmes cruciaux comme les délocalisations, le chômage de masse, la défense des services publiques, l’avenir de notre système de santé ou de notre école. Je refuse la démarche de marketing politique.  
Vous avez rejoint le camp des « petits » candidats. Pensez-vous, comme François Bayrou, que l’élection risque d’être confisquée par les médias ?
La vraie question est de savoir si en 2007 les Français auront le choix, c’est-à-dire s’ils auront l’occasion d’entendre des voix différentes que celles des deux grandes « marques ». Le 28 janvier prochain, je rassemblerai à Paris, dans un grand meeting, mes soutiens qui viennent à la fois des gaullistes de l’UMP, des Chevènementistes et de tous ceux qui veulent changer le fonctionnement de l’Europe pour permettre à la France de régler ses problèmes. Je serai en quelque sorte le candidat libre d’une France libre. Ce sera ensuite aux Français de juger. Cette fin d’année 2006 a été particulièrement étouffante, mais les médias vont commencer à réaliser qu’ils suscitent de plus en plus lassitude s’ils continuent ainsi. J’espère donc qu’ils auront l’intelligence de changer pour conserver leurs auditeurs et leurs lecteurs s’ils ne veulent pas que l’Internet ne les remplace complètement.  
Si vous êtes élu président de la République, quelles seront vos trois premières mesures ?
Changer le fonctionnement de la Banque centrale européenne pour faire de l’euro un atout et pas un handicap comme aujourd’hui. Et si nos partenaires refusent, de sortir de l’euro. Ensuite, je doublerai l’effort de recherche pour que la France ne rate pas la révolution scientifique et que nos enfants aient un bon niveau de vie. Enfin, aider d’ici cinq ans cinq millions de Français supplémentaires à acquérir leur logement pour livrer des logements sociaux à ceux qui en ont le plus besoin et résoudre la question dramatique du logement.  
© Journal 20 minutes, propos recueillis par Johan Hufnagel http://www.20minutes.fr/

Tag(s) : #Institutions - Politique
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